Commémoration du 8 mai 1945

du vendredi 10 mai 2024

La cérémonie commémorative organisée à l’occasion de la victoire des forces alliées sur l’Allemagne nazie et la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe s’est déroulée au Monument aux Morts, le mercredi 8 mai 2024 à 14h30, en présence du maire de Bischwiller Jean-Lucien Netzer, du député du Vincent Thiébaut, du vice-président de la région Grand Est, président de la CAH et maire de Haguenau Claude Sturni et de la Conseillère d’Alsace du canton de Bischwiller Christelle Isselé.

Des représentants du bataillon du 28ème GG, des pompiers et jeunes sapeurs pompiers, de l’association du Souvenir Français et des Anciens Combattants ainsi que de la gendarmerie et de la police municipale étaient également présents.

A cette occasion:

  • Le Souvenir Français a procédé à la remise officielle de leur drapeau à Swann HARLÉ, l’un des jeunes conseiller du Conseil Municipal des Enfants (CME).
  • les enfants du CME ont lu le poème Aux volontaires de juin 40 écrit par Jean-Mathieu BORIS, ancien officier de la France Libre, ancien combattant de Bir-Hakeim et de la campagne d’Alsace.

Retrouvez le message de M. Netzer, Maire de Bischwiller

Cette année, la commémoration de l’armistice de 1945 revêt une signification particulière. Jour où nous exprimons notre gratitude à ces femmes et ces hommes qui ont soufferts de 35 à 45 et qui se sont engagés pour défendre la liberté et les valeurs qui font la grandeur de l’Homme. En cette année 2024, cette commémoration est l’occasion d’exalter l’espérance qui est né en juin 1944.

L’idéologie nazie est un paroxysme de bestialité et d’inhumanité.

  • Echafaudée sur la volonté de vengeance et de réparation des erreurs historiques consécutives à la Première Guerre mondiale.
  • Incompréhensible par la volonté d’anéantir celle et celui qui a une autre religion, d’autres manière de vivre, d’autres façon de concevoir la vie en société.
  • Obscène par l’horreur de la cruauté et le déploiement de tant de moyens pour exploiter et tuer, avec l’extermination systématique de tous ceux qui n’adhéraient pas à l’idéologie de la domination. L’industrie de la mort allait s’amplifier avec son cortège d’atrocités. Les juifs, les tziganes, les handicapés, les francs massons, les communistes, les opposants sont déportés et internés dans les camps de la mort, torturés, rabaissés, déshonorés, exploités. Ils resteront privés de l’espérance qui jaillit de la victoire de l’URSS à Stalingrad en 1943 et du débarquement des troupes alliés en Normandie en 1944. Pire, l’entreprise de mort allait se poursuivre jusqu’au printemps 1945 où, effarés, les troupes alliées allaient découvrir l’horreur des camps.

Il y avait les victimes, il y avait les bourreaux. Il y avait ceux qui ignoraient et ceux qui savaient mais s’enfermaient dans un silence coupable. Mais il y avait ceux qui se sont indignés, refusant l’oppression, voulant reconquérir la liberté confisquée. Les soldats des forces alliés, les résistants de la France Libre sont des modèles de courage, de dévouement et d’abnégation, s’engageant pour lutter, se battre contre l’horreur imposé par l’occupant et pour la dignité humaine.

Depuis, trois générations après, nous sommes profondément affligés de constater que le genre humain n’a pas su tirer les leçons de l’ignominie de l’histoire. Combien de femmes et d’hommes subissent encore un sort identique, arméniens, israéliens, kurdes, ouighours… Notre planète que nous voulions pacifique à l’issue de la deuxième guerre mondiale, est aujourd’hui embrasée par les guerres, en Ukraine, en Afrique…  Le droit de vivre en quiétude est bafoué en particulier en Israël, et, le terrorisme gangrène nos sociétés portant en lui la violence, l’agressivité, et la négation de l’autre.

Tous égaux, il appartient à chaque peuple de décider de son avenir et de son destin.

Libre, nul ne peut imposer à un peuple sa volonté absolue.

Il est de notre devoir de nous élever contre toute forme d’autocratie, le droit institué au profit du despote, afin qu’il puisse disposer à sa guise de la vie d’hommes et de femmes, niant ainsi leur droit à la liberté et bafouant l’égalité qui constitue le ciment d’une nation. De telles dérives sont inhérentes aux régimes et systèmes totalitaires que la République Française a combattus depuis sa constitution. La liberté et l’égalité sont les deux piliers sur lesquels repose toute démocratie.

Ce sont toujours les mêmes ressorts qui sont à l’œuvre. Tous ces noms en isme, où le dogme, l’idéologie et la doctrine quel que soit leur racine, religieuse ou politique, engendrent la discorde.

La reconnaissance de la liberté de toute personne humaine a été le fruit d’un long effort d’affranchissement de l’esprit et de résistance à toute forme de dogmatisme.

En démocratie, le citoyen s’affranchit de toutes les contraintes de l’oppression. La démocratie est la possibilité offerte à chaque citoyen de choisir par son vote celles et ceux qui sont amenés à conduire la politique de l’État. La démocratie permet à chacun de participer à construire le Droit et donc des règles qui relèvent de ses droits fondamentaux pour le respect de sa liberté, pour lui garantir l’égalité et être rassurer par la fraternité. Le Droit ne peut être satisfait que dans une société juste, dans laquelle tous les êtres humains sont égaux et se respectent.

La nation n’est pas une réalité concrète :  elle se fonde sur le partage de valeurs communes par les citoyens d’un territoire. Aucun des facteurs, l’ethnie, le territoire, la religion, la langue qui expliquent la formation de groupements sociaux, ne suffit à rendre compte de la réalité nationale. Le sentiment national est avant tout formé par l’adhésion à des valeurs communes.

La nation se concrétise dans l’héritage commun qui fait la grandeur de France, transmis par les Républiques successives, et est constamment en cours d’élaboration :

  • Le suffrage universel
  • Une vie décente grâce au fruit du travail
  • L’abolition de l’esclavage
  • La liberté d’expression, de la presse et d’association
  • L’école laïque, gratuite et obligatoire
  • La liberté syndicale.

Ces acquis politiques et sociaux sont établis sur les idéaux qui constituent les valeurs partagées de la République, et c’est grâce à eux que nous accédons aux valeurs fondamentales de notre société : la liberté, l’égalité et la fraternité.

Se souvenir et commémorer c’est rendre une ultime reconnaissance à tous ceux qui se sont engagés pour construire un monde meilleur.  C’est aussi rendre hommage à tous ceux qui aujourd’hui ont rejoints notre armée, sur terre, dans les airs et sur les mers pour garantir notre sécurité et nous préserver de la guerre et de l’oppression. Grâce à eux nous pouvons garder confiance pour construire ensemble un monde d’espérance et un avenir en commun.

Vive la République et vive la France !

Découvrez également le message de Sébastien Lecornu, Ministre des Armées et de Madame Patricia MIRALLES, secrétaire d’État auprès du ministre des Armées, chargée des Anciens combattants et de la Mémoire pour la commémoration du 79e anniversaire de la Victoire du 8 mai 1945

 

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